Cet ouvrage fera peut-être bondir quelques-uns de ses lecteurs ! Toute la démonstration menée par Masataka Ishibashi, vise à souligner ce que les « Voyages extraordinaires » qui ont Jules Verne comme auteur, doivent aussi à Pierre Jules Hetzel. Ils sont le résultat de la rencontre du projet de Verne et du système éditorial d’Hetzel. Sans l’éditeur Hetzel, Jules Verne serait-il devenu le romancier que nous connaissons ?

On sait que la recherche verniste a avancé ces dernières années dans l’étude des relations entre l’auteur et son éditeur, et montré que celui-ci intervenait fréquemment dans l’élaboration des romans. Mais dans quelle mesure ? Reste-t-il dans son rôle d’éditeur c’est-à-dire de conseiller et relecteur, ou devient-il parfois coauteur ? Comment le cycle romanesque vernien se transforme-t-il en une description totalisante de la Terre ?

Ayant défini le projet des « Voyages extraordinaires », l’éditeur Hetzel intervient souvent dans la mise en place de l’intrigue, s’assurant notamment que les éléments « verniens » sont présents dans les romans. Paradoxe ? Non, car Verne a parfois tendance à s’égarer et à perdre de vue son but, ou à revenir sur des « obsessions personnelles ». A l’appui de sa démonstration, Ishibashi cite la correspondance échangée entre les deux hommes et analyse de près les manuscrits, les variantes qu’ils présentent ainsi que les passages supprimés ou modifiés.

Cet ouvrage trouve ainsi sa logique en suivant l’élaboration des principaux « Voyages extraordinaires ».

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